
En 2024, plus de 200 000 personnes ont été victimes d’une arnaque aux sentiments en France, à l’image de l’affaire médiatique du « faux Brad Pitt », qui a suscité de très nombreuses réactions, souvent moqueuses. Pourtant, nul n’est à l’abri face aux techniques toujours plus inventives des « brouteurs », ces escrocs 2.0 qui manipulent les émotions de leurs victimes pour leur soutirer de l'argent. On fait le point sur les recours juridiques en cas d’arnaque et sur les moyens de s’en protéger.
Repérer les signaux d'alerte
Si les arnaques aux sentiments peuvent être de plus en plus sophistiquées, plusieurs précautions de base doivent être prises par l’ensemble des internautes.
Les « brouteurs » utilisent toujours des profils fictifs pour gagner la confiance de leurs victimes. Il est donc primordial de ne jamais accepter des demandes d'amitié ou des propositions de rencontres de la part de personnes que l’on ne connaît pas. La prudence est particulièrement de mise si la personne semble trop pressée ou se montre particulièrement enthousiaste. Si quelqu'un que vous avez rencontré en ligne vous demande de l'argent, quelle qu’en soit la raison, cela constitue un signal d'alerte.
Les « brouteurs » inventent souvent des histoires de détresse, comme des maladies graves ou des accidents, pour pousser leur victime à l'aide financière. Si vous entendez ce genre d'histoires après quelques échanges seulement, prenez du recul et parlez-en autour de vous. Il est parfois possible de vérifier si une photo de profil ou des informations ont été utilisées ailleurs en ligne, via des moteurs de recherche inversés d’images. Cela peut permettre de démasquer un profil suspect.
Si vous avez la conviction d’être en train d’échanger avec un « brouteur », signalez- immédiatement l’incident via la plateforme officielle Pharos, dédiée à la lutte contre les contenus illicites sur Internet, ou directement à la police. Cela aidera à prévenir d’autres escroqueries.
Des recours juridiques existants
Malgré le sentiment de désarroi, de solitude voire parfois de honte que peuvent ressentir les victimes dans cette situation, plusieurs actions juridiques demeurent possibles.
La première étape consiste à signaler l'escroquerie à la police. Vous pouvez déposer plainte contre X si vous ne connaissez pas l'identité du « brouteur » : cela aura pour mérite de permettre aux autorités de lancer une enquête.
En cas de condamnation, le « brouteur » pourra être poursuivi pour escroquerie, abus de confiance et usurpation d’identité, des délits sévèrement sanctionnés.
Les victimes peuvent également engager la responsabilité de leur banque. En effet, les établissements bancaires ont une obligation de vigilance et doivent vérifier les transactions suspectes. Si un manquement de leur part est prouvé, la victime peut réclamer des dommages-intérêts pour le préjudice subi. De plus, si les fonds ont été transférés via une autre banque, la responsabilité de l'établissement du « brouteur » peut aussi être engagée. Les victimes pourront alors se constituer parties civiles et réclamer la réparation de leur préjudice financier et moral.
Si vous avez été victime d’une arnaque aux sentiments, un avocat peut vous aider à comprendre vos droits, à identifier les recours juridiques possibles et à vous accompagner dans vos démarches pour récupérer les sommes perdues.
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