Les enfants maltraités sont encore plus vulnérables depuis le début du confinement. Face à l’urgence, de nouveaux dispositifs ont été mis en place pour faciliter les signalements. Mode d’emploi.
Si une situation d’enfant en danger ou en risque de l’être vient à votre connaissance, il existe un numéro d’appel totalement gratuit, qui fonctionne 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 : le 119. Il est joignable depuis n’importe quel téléphone, fixe, mobile ou cabine téléphonique, en France et dans les DOM (Guadeloupe, Guyane, Martinique, Réunion, Mayotte).
En cas d’urgence nécessitant une intervention sur place rapide, le 17 (ou le 112) reste le numéro à composer pour contacter les services de police ou de gendarmerie.
Les avocats de l’antenne des mineurs du Barreau de Paris se mobilisent et proposent :
Les avocats de l’antenne des mineurs sont spécialisés en droit de l’enfant. Ils interviennent dans toutes les procédures les concernant, qu’ils soient auteurs ou victimes :
Outre le 119, et pour tenter de faire face, le gouvernement a pris des mesures d’urgence. Un formulaire en ligne (allo119.gouv.fr) est désormais disponible pour signaler les violences faites aux enfants. Il est également possible de faire des signalements dans les pharmacies ou via le 114. Habituellement destiné aux personnes sourdes et malentendantes, ce numéro d’urgence permet aux victimes de violences intrafamiliales de donner l’alerte par sms.
Par ailleurs, les principales associations de protection de l’enfance restent joignables malgré le confinement :
Non. Votre rôle (et votre devoir) est d’alerter, à partir du moment où vous êtes inquiet ou témoin de faits de violences. Cette démarche n’implique pas nécessairement d’accuser un auteur et ne s’apparente en aucun cas à un dépôt de plainte. C’est à l’équipe du 119 puis aux services départementaux en charge de la Protection de l’enfance et / ou à la Justice d’apprécier la situation, de la qualifier puis de lui donner suite si besoin. La recherche de preuves, si elle intervient, sera alors pilotée par un magistrat.
Avant tout, vous prenez le risque de laisser un enfant en situation de détresse, voire de danger immédiat. Mais vous vous exposez également à de lourdes sanctions pénales. Pour rappel, l’article 434-3 du Code pénal punit jusqu’à 5 ans d’emprisonnement et 75 000 € d’amende le fait, pour quiconque ayant eu connaissance de privations, de mauvais traitements ou d’agressions ou atteintes sexuelles infligés à un mineur ou à une personne qui n’est pas en mesure de se protéger en raison de son âge, d’une maladie, d’une infirmité, d’une déficience physique ou psychique ou d’un état de grossesse, de ne pas en informer les autorités judiciaires ou administratives.
Une fois l’alerte donnée, les professionnels du 119 se chargent de rédiger un compte rendu des informations recueillies et le transmettent, via un coordinateur, à la Cellule de recueil des Informations Préoccupantes (CRIP) du département concerné. En cas de danger imminent, les services d’urgences (police ou gendarmerie, pompiers, Samu) sont contactés pour une intervention immédiate. Puis, le responsable de la CRIP étudie le dossier et mobilise les services compétents aux fins d’évaluation. Plusieurs professionnels (travailleurs sociaux, puéricultrices, médecins de PMI) peuvent ainsi intervenir auprès de la famille afin de vérifier si le mineur concerné est en danger ou en risque de l’être et de proposer l’aide appropriée (suivi de proximité́, mesures administratives, etc.).
Malgré la fermeture de tribunaux en cette période de crise sanitaire, des plans de continuité d’activité, déclinés dans chaque tribunal judiciaire selon les directives données, permettent d’assurer le traitement des contentieux urgents et d’assurer la protection de tous les enfants. Ainsi en cas de situation de danger, des ordonnances de placement provisoire pourront être décidées par les magistrats et les enfants pourront être accueillis par des professionnels de la protection de l'enfance. Par ailleurs, même pendant le confinement, les auteurs de violences peuvent être soumis à des audiences de comparution immédiate ou, le cas échéant, à une présentation devant le juge d’instruction.