Depuis quelques années, les anglicismes en « -ing » fleurissent dans le langage courant, la plupart du temps pour désigner des choses négatives. Récemment, c’est le « doxing », c’est-à-dire la divulgation de données personnelles, qui a fait son entrée dans notre vocabulaire. Cette pratique, qui s'apparente à une forme de cyberharcèlement, est désormais punie par la loi.
Le nom doxing est une contraction de « droping » (divulguer) et « docx », qui fait référence aux documents word. C’est une cyberattaque qui consiste à dévoiler la véritable identité d’un internaute et menacer sa vie privée. Les pirates utilisent le doxxing pour harceler, faire chanter ou se venger d’une personne en ligne.
Les informations concernées par le doxing peuvent être très diverses : il peut s’agir du nom, des coordonnées, du numéro de téléphone, de l’adresse e-mail ou même de photographies ou d’informations sur la vie professionnelle. Cette pratique est constitutive juridiquement d’un acte de cyber harcèlement qui est dorénavant spécifiquement prévu et réprimé par le code pénal.
En 2020, à la suite de l’assassinat de Samuel Paty, la nécessité de légiférer pour lutter contre les dangers du doxing et de la diffamation en ligne s’était imposée comme une urgence.
En effet, après avoir montré à ses élèves des caricatures de Mahomet durant un cours sur la liberté d'expression, le nom de l'enseignant ainsi que l'adresse du collège dans lequel il travaillait avaient été révélées sur Internet, et ont avaient pu aider le terroriste islamiste à commettre son crime.
Ainsi, l’article 223-1-1 du code pénal sanctionne de trois ans d'emprisonnement et de 45.000 euros d'amende le fait de révéler, de diffuser ou de transmettre, par quelque moyen que ce soit, des informations relatives à la vie privée, familiale ou professionnelle d'une personne permettant de l'identifier ou de la localiser aux fins de l'exposer ou d'exposer les membres de sa famille à un risque direct d'atteinte à la personne ou aux biens que l'auteur ne pouvait ignorer.
Toutefois, les peines sont portées à cinq ans d'emprisonnement et à 75.000 euros d'amende, lorsque les faits sont commis, entre autres, au préjudice d’une personne mineure, d’une personne dépositaire de l'autorité publique ou encore d’un conjoint par exemple.
Pour se protéger du doxing, la principale précaution reste d’éviter de poster des informations privées sur les réseaux sociaux, ou de restreindre l’accès de vos données à votre entourage proche.