Les NFT posent des problématiques spécifiques en matière juridique et en matière fiscale. S’ils sont actuellement considérés comme de simple actifs numériques, ils n’entrent que malaisément dans la définition des crypto-actifs actée dans la loi Pactede 2019 selon laquelle un actif numérique s’entend de « toute représentation numérique d’une valeur qui n’est pas émise ou garantie par une banque centrale ou par une autorité publique, qui n’est pas nécessairement attachée à une monnaie ayant cours légal et qui ne possède pas le statut juridique d’une monnaie, mais qui est acceptée par des personnes physiques ou morales comme un moyen d’échange et qui peut être transférée, stockée ou échangée électroniquement ». Comment réglementer ces crypto-actifs pas comme les autres ? Le sujet s’est invité dans le vote de la loi de finances grâce notamment à un amendement présenté par le député LREM, Pierre Person. Il a proposé une définition de ces crypto-actifs comme « tout bien incorporel et non fongible représentant, sous forme numérique, un ou plusieurs droits pouvant être émis, inscrits, conservés ou transférés au moyen d’un dispositif d’enregistrement électronique partagé permettant d’identifier, directement ou indirectement, le propriétaire dudit bien ». Il a également proposé d’aligner la taxation des plus-values réalisées en matière de NFT sur le régime fiscal applicable à leur sous-jacent. Les NTF pouvaient donc bénéficier du régime fiscal applicable aux œuvres d’art qui prévoit qu’en cas de vente d’une œuvre d’art, au-delà d’un seuil de cession de 5 000 euros, son propriétaire a le choix entre deux régimes d’imposition la taxe sur les objets et métaux précieux au taux de 6,5 % ou l’imposition de la plus-value de cession au régime général des biens mobiliers. En cas d’option pour le régime de droit commun, le cédant est imposé sur le montant de la plus-value réelle, égale à la différence entre le prix de cession et le prix d’acquisition du bien majoré des frais de restauration et de remise en état. La plus value est taxée au taux de 36,2 % (19 % d’impôt + 17,2 % de prélèvements sociaux). Un abattement de 5 % par année de détention au-delà de la deuxième année est appliqué sur la plus-value avant impôt. La plus-value de cession est donc totalement exonérée d’impôt au bout de 22 ans. En cas d’option pour le régime d’imposition des plus-values sur biens meubles, le vendeur doit être en mesure de justifier de la date et du prix d’acquisition du bien ou de justifier que le bien est détenu depuis plus de 22 ans.